Émile GALLÉ (1846-1904) - Lot 183

Lot 183
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Estimation :
30000 - 50000 EUR
Émile GALLÉ (1846-1904) - Lot 183
Émile GALLÉ (1846-1904) LAMPE DE MOSQUEE de forme balustre à col évasé en verre fumé transparent à inscriptions eulogiques mameloukes en arabe en écriture thuluth, sur fond d’arabesques stylisées, émaillé à chaud à rehauts d’or, à décor de six anses appliquées et modelées à chaud. Petits fêles à une anse et quelques manques de rehauts d’or. Signée Gallé. Circa 1884-1889. H. 27,7 D. 14,7 cm EXPOSITION : Musée des Arts décoratifs, Lampe de mosquée par Émile Gallé, visible au musée de l’École de Nancy, inv. Corbin 386 ; Corning Museum of Glass, New-York, modèle pour la forme, répertorié sous le n° 63.3.9. L’inspiration des arts de l’Islam, largement reconnue dans l’oeuvre sur verre d’Émile Gallé, se manifeste très rarement dans sa production de luminaires. On trouve peu d’exemples de cette influence, mais ils témoignent d’une liberté d’adaptation plus prononcée de la part du créateur. Pour notre vase et nos lampes de mosquée, Gallé se démarque du modèle traditionnel en incorporant des éléments figuratifs tels que fleurs, feuillages et grappes de raisin dans son décor. Dans les années 1880, les productions islamiques captivent une grande partie de l’attention d’Émile Gallé. Il fait preuve d’innovation en créant des oeuvres virtuoses qui s’inspirent stylistiquement du goût islamique, tout en démontrant une maîtrise technique totale des matériaux. En ce qui concerne les décors, on sait qu’il possédait un exemplaire de l’ouvrage La Civilisation des Arabes de Gustave Le Bon, publié en 1884. Gallé puise son inspiration aussi bien dans les modèles islamiques en verre, en terre cuite ou en métal, et n’hésite pas à mélanger ses sources. Les enluminures de la Perse seldjoukide font partie de ses références. En 1884, lors de la huitième exposition de l’Union centrale des Arts décoratifs, où il remporte un grand succès, Gallé soumet une notice au jury comprenant un paragraphe intitulé “Émaux opaques associés aux couleurs à reflets avec adaptation au style persan”. Les lampes de mosquée étaient des objets de luxe, destinés à être accrochés dans les mosquées et mausolées de l’Égypte ou de la Syrie Mamelouke. Produites du XIIe au XIVe siècle, elles sont très tôt collectionnées par de riches amateurs européens, tels Auguste et Eugène Dutuit, qui lèguent au Petit Palais en 1902 une lampe de mosquée à décor épigraphique.
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