Albert-Ernest Carrier-Belleuse (1824-1887) et Auguste Rodin - Lot 34

Lot 34
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Estimation :
20000 - 30000 EUR
Albert-Ernest Carrier-Belleuse (1824-1887) et Auguste Rodin - Lot 34
Albert-Ernest Carrier-Belleuse (1824-1887) et Auguste Rodin (1840-1917) L’Enlèvement d’Hippodamie, vers 1871 Épreuve en bronze avant 1888 Signé : " CARRIER-BELLEUSE" et titré " Enlèvement " Poinçon frappé " BRONZE GARANTI AU TITRE " 66 x 56 x 27 cm Provenance : Collection particulière Documenté pour la première fois en 1871, lorsqu’une version en terre cuite est exposée à Bruxelles, L’Enlève- ment d’Hippodamie est un groupe de Carrier-Belleuse auquel Rodin a travaillé. En 1863, Carrier-Belleuse vend sa première sculpture à Napoléon III, après avoir participé au chantier de l’Opé- ra de Paris aux côtés de Carpeaux et de l’architecte Charles Garnier. À partir de cette date, il reçoit de nombreuses commandes et s’entoure de plusieurs praticiens. La même année, Rodin entre dans son atelier et exécute certaines de ses compositions d’après esquisse, respectant soigneusement les agencements du maître tout en y ajoutant une grande connaissance de l’anatomie. Carrier-Belleuse reprend ici un thème issu de la mythologie grecque, tiré des Métamorphoses d’Ovide : Pirithous, roi des Lapithes, avait invité les centaures pour célébrer son mariage avec la belle Hippodamie. Les Centaures ivres devinrent incontrôlables et le centaure Eurityon tenta en vain d’enlever Hippodamie. Le roi Pirithous, assisté de Thésée, se vengea ensuite des Centaures lors d’une bataille connue sous le nom de Centauromachie. Linda Zoeckler et June Hargrove, spécialistes de Carrier-Belleuse, notent des similarités entre le modelé du cen- taure et celui des sculptures de Rodin. Hargrove a démontré que le centaure possède les mêmes caractéristiques que les modèles à la musculature audacieuse exécutés par Rodin pour le Vase des Titans. De même, le visage hurlant du centaure est à rapprocher de l’Appel aux Armes (musée Rodin, Philadelphie) que Rodin réalise en 1878, quelques années plus tard. Quant à la figure d’Hippodamie, elle a bien été modelée par Carrier-Belleuse : sa forme idéale renvoie aux figures mythologiques du sculpteur. « […] La transition parfaite d’une main à l’autre montre à quel point Rodin avait saisi les nuances de la touche de Carrier. 1» Ce bronze, possédant le poinçon frappé " BRONZE GARANTI AU TITRE ", a été fondu avant 1888, date à laquelle la fonderie Pinedo obtient les droits de fonte. Plusieurs exemplaires en plâtre, terre cuite et marbre sont répertoriés. Trois exemplaires en bronze sont conser- vés dans des collections publiques américaines : à la National Gallery de Washington, au Cincinnati Museum et au Vizcaya Museum & Gardens à Miami. Littérature en rapport • Ruth Butler, Suzanne Glover Lindsay, European sculpture of the nineteenth century, Washington, National Gal- lery of Art, 2000, repr. (autre exemplaire) p. 165. • June Ellen Hargrove, Gilles Grandjean, Carrier-Belleuse : le maître de Rodin, cat. exp., Compiègne, Palais de Compiègne, (22 avril – 27 octobre 2014), Paris, Éditions de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2014, p. 112. 1. June Ellen Hargrove, Gilles Grandjean, Carrier-Belleuse : le maître de Rodin, cat. exp., Compiègne, Palais de Compiègne (22 avril – 27 octobre 2014), Paris, Éditions de la Réunions des musées nationaux – Grand Palais, 2014, p. 112.
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