Henri LE SIDANER (1862-1939) - Lot 124

Lot 124
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Henri LE SIDANER (1862-1939) - Lot 124
Henri LE SIDANER (1862-1939) Le canal, Malines, 1931 Huile sur toile. Signée en bas à gauche. Étiquette au dos Quai des Poissonniers. 60 x 73 cm EXPOSITION : Bruxelles (étiquette au dos), probablement Bruxelles, 1931, exposition Le Sidaner, galerie des Artistes français. ŒUVRE EN RAPPORT : Yann Farinaux-Le Sidaner, Le Sidaner, L’œuvre peint, l’œuvre gravé, n°1232, page 382. Une esquisse préparatoire au crayon rehaussée de crayons de couleurs de notre tableau est reproduite en noir et blanc. Un certificat d’authenticité de M. Yann Farinaux-Le Sidaner sera remis à l’acquéreur. Henri Le Sidaner, un symboliste impressionniste Après une formation classique chez Cabanel, Henri Le Sidaner est l’un des premiers artistes à s’installer à Étaples (1882-1894) où, jusqu’en 1914, de nombreux artistes français et étrangers vont peindre cette plage aux horizons immenses et à la lumière changeante. Bien que venant d’horizons très variés, ces artistes sont regroupés sous le terme de la Colonie d’Étaples.Mais c’est surtout en fréquentant des artistes et intellectuels de la nébuleuse symboliste comme les peintres Edmond Aman-Jean, Charles Cottet, Lucien Simon, Ernest Laurent (l’ami de Seurat) et Rodin, le musicien Gabriel Fabre et les poètes Verhaeren et Rodenbach que Le Sidaner forge sa sensibilité artistique. Les toiles peintes à partir de 1899, inspirées par la ville de Bruges, vont lui permettre d’accéder au rang de sociétaire du Salon. Dans ces compositions, canaux, places désertées et vieilles maisons flamandes semblent témoigner de présences disparues et évoquent avec une profonde mélancolie l’illusion d’un temps suspendu. C’est cette réflexion sur le sens immuable et insaisissable du temps qui passe, qui rapproche le peintre de l’écrivain Marcel Proust qui, à son tour, lui rend hommage en le citant pas moins de sept fois dans La Recherche où l’un des protagonistes est passionné par les œuvres de Le Sidaner. Il est suggéré que ce dernier fut l’un des modèles d’Elstir, le grand peintre de La Recherche. Henri Le Sidaner sera un membre actif de l’Institut et son parcours de peintre sera prospère, bien relayé par la Goupil Gallery de Londres, les galeries Knoedler à New York et Georges Petit à Paris. Le Sidaner est aussi un infatigable voyageur (enchaînant quelques fois plusieurs déplacements par mois) avec des séjours et des œuvres peintes en Flandre, à Venise, sur le lac Majeur, en Bretagne (Quimperlé, le Croisic), à Chartres, à Villefranche-sur-Mer et aussi à Gerberoy et à Versailles, lieux successifs de ses résidences familiales. Il y peindra - à l’instar de Monet - des séries, déclinaisons colorées d’un même sujet en fonction de la lumière et de l’heure du jour. Notre œuvre témoigne de la poésie intimiste et silencieuse du peintre. La couleur traitée en touches divisées, le dessin flou et vibrant, les façades de pierres fondant dans le flamboiement solaire sont redevables de la synthèse impressionniste. La solitude et le silence, l’absence (dès 1900, les figures disparaissant quasiment de ses paysages) révèlent une sensibilité symboliste. La synthèse de Le Sidaner, parfois éblouissante, quelque peu décalée chronologiquement par rapport aux avant-gardes ambiantes (il peint jusqu’en 1939) démontre à quel point une création artistique singulière peut aussi s’abstraire des courants esthétiques dominants.
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