Tout était réuni pour conférer à ce bijou un résultat précieux. Des perles
fines rondes et baroques de couleurs grise, crème et rose, des diamants de
taille ancienne et surtout l’un de forme briolette, le tout avec une allure
folle caractéristique des années 1920. Une apparente simplicité preuve de
grande maîtrise, une qualité remarquable d’exécution et enfin, la signature
de la maison Cartier parachèvent le tableau. Cette broche-épingle à
pampilles en platine, nichée dans son écrin, s’envolait à 352 800 €. Les créations
de l’époque art déco sont parmi les plus belles et donc les plus recherchées.
Le joaillier joue littéralement avec les gemmes, les pierres fines et
les perles, à l’égal d’un peintre avec sa palette. Le bijou est dessiné, architecturé,
la recherche linéaire devenant primordiale, ainsi que Georges
Fouquet l’explique dans un article paru dans le supplément artistique du
Figaro en date du 13 juin 1929 («La bijouterie et la joaillerie modernes») :
«il faut que la composition d’un bijou soit vivement comprise et celui-ci
doit donc être conçu avec des lignes simples, dépourvu de toute mièvrerie
et de tout détail superflu. Il doit avoir comme point de départ un principe
de construction où se manifeste le rythme harmonieux des propositions,
des masses, des coloris». Les perles savamment disposées symbolisent le
chic et l’élégance. Elles ont l’avantage de s’accorder avec autant de grâce
aux tenues du jour qu’aux robes du soir, disait-on alors. Nul doute que
cette affirmation fonctionne encore de nos jours…
ANNE DORIDOU-HEIM
Cartier Paris, broche-épingle à pampilles en platine et diamants de taille
ancienne dont six plus importants, à décor de perles fines de couleur grise,
rose et crème et d’un diamant briolette, vers 1920, poids brut 23,50 g.
Adjugé : 352 800 €
VENDREDI 29 MARS, SALLE 3 - DROUOT-RICHELIEU.
CRAIT + MÜLLER OVV. M. FLANDRIN.