Lundi 4 décembre 2017
Cet important acrylique sur panneau de Martin Barré (1924-1993), 76-77 D - 147,5 x 140 cm, est un jalon essentiel de la collection du couple Sourdille puisque, ainsi que le rappelait l’article de la Gazette n° 42 du 1er décembre page 88, il constitua leur premier achat. L’œuvre a été reconnue à ce titre et était décrochée à 102 400 €. Elle appartient à la deuxième période d’activité de l’artiste, lorsque ses recherches le mènent à réfléchir à la surface, au carré et au fond. Lundi dernier, le couple se séparait de vingt-deux œuvres, souvent exposées dans les institutions françaises et totalement inédites sur le marché. Outre ce Martin Barré, deux sculptures de Toni Grand (1935-2005) retenaient l’attention : il s’agissait de deux anguilles trempées dans de la résine et peintes à l’acrylique, la première le 25 mars 1991, ondulant à 20 480 €, et la seconde en date du 24 mars 1988, à 28 160 €. Dans ce type d’œuvres, le poisson disparaissait presque totalement. Grand, ne se contentant pas de son statut d’artiste, voulait «agir comme les éléments et le temps, par la fossilisation du vivant dans la matière immobile», selon les mots de Philippe Dagen. L’acier galvanisé de 1986 de Richard Deacon (né en 1949), intitulé The Back of my Hand III, reproduit page 89 de l’article mentionné ci-dessus s’installait à 24 320 €, et une création de 1983 de François Morellet (1926-2016) qui résonnait comme un hommage, à 39 680 €. Il s’agissait de 8 lignes d’après les lettres S-O-U-R-D-I-L-L-E, un acrylique sur panneau spécialement réalisé pour ce couple nantais, guidé par son goût pour la scène contemporaine abstraite, l’envie de ressentir une émotion et par son ouverture aux autres. Un regard qui reflétait une époque d’émulation, celle des années 1980, et qui était reconnu à sa juste valeur.